Des partenaires de la finance solidaire

Depuis notre participation au Sommet de l’économie et de l’emploi en 1996, notre mouvement a vu émerger plusieurs solutions collectives ambitieuses mises en place pour répondre à des défis communs. Parmi elles, la finance solidaire s’est imposée comme levier incontournable. Elle s’est renforcée de Sommet en Sommet pour appuyer des initiatives portées par l’économie sociale. Le Québec s’est ainsi doté d’un écosystème de finance sociale sans pareil qui a su développer des outils financiers et d’analyse adaptés à l’économie sociale ainsi que des stratégies prenant en compte les besoins sur le terrain.
Regroupés en 2009 sous CAP Finance, nous, acteurs de la finance solidaire, profitons du Sommet pour nous inscrire à nouveau comme des partenaires de premier plan face aux enjeux de développement de l’économie sociale. À l’écoute des coopératives et des OBNL, de leurs stratégies de développement et de leurs besoins, nous sommes les alliés pour soutenir l’émergence et le changement d’échelle de projets, pour appuyer la reprise d’entreprises ou encore favoriser le développement de nouveaux secteurs.
Notre force réside dans notre approche où chaque produit financier des partenaires travaille en complémentarité pour optimiser l’impact sur les projets collectifs. Notre vision de l’économie n’est pas spéculative. Pour nous, elle ne doit pas favoriser la financiarisation de l’économie, mais plutôt mettre l’impact social au cœur du développement économique. Nous croyons en ces entreprises, ancrées dans leurs milieux, qui donnent voix à ses habitants sur les activités et la distribution des profits. Elles répondent ainsi aux besoins concrets des collectivités.
Dans cet esprit, des fonds spécifiques ont vu le jour pour soutenir des initiatives essentielles telles que les circuits courts, l’immobilier communautaire, la relève entrepreneuriale ou encore pour appuyer certaines étapes importantes comme le prédémarrage, la réalisation d’études, appuyer des campagnes d’obligations communautaires ou de parts privilégiées.
Mais face aux défis croissants liés à la conjoncture économique incertaine, à la capacité de plus en plus limitée des gouvernements, aux changements climatiques, au vieillissement de la population, il nous faut aller encore plus loin. L’économie sociale a toujours su innover, et c’est encore le moment d’ouvrir de nouvelles perspectives. Nous sommes convaincus que la finance solidaire offre des solutions alternatives durables et complémentaires notamment à celles des subventions et de la philanthropie. Les entreprises collectives possèdent cette capacité de diversifier leurs sources de financement pour en faire un moteur de croissance.
Aujourd’hui, ensemble, on se demande : De quoi le mouvement a-t-il besoin pour nourrir ses ambitions suite au Sommet ?
Après des mois d’écoute et de réflexion en préparation de ce Sommet, une conviction s’est imposée: il nous faut innover pour décupler les sources de capitaux disponibles et élargir l’accès au financement pour les entreprises d’économie sociale.
Il nous faut continuer d’innover également pour diversifier les formules de financement afin de soutenir adéquatement les coops et les OBNL ; et il faut innover pour faciliter l’investissement en économie sociale et soutenir l’émergence et la capitalisation de nouvelles solutions ou de fonds adaptés à des besoins particuliers.
Comment concrétiser cette ambition?
Dans les dernières années, nous avons renforcé cette transformation avec la mise en place du Fonds de finance sociale CAP finance avec l’appui du gouvernement fédéral. Conçu pour garantir l’approvisionnement de capitaux, cet incroyable levier permettra de diversifier les sources de
capitaux et de mobiliser de nouveaux partenaires – investisseurs de divers horizons tels que des milieux privés et philanthropiques.
À cela, s’ajoutent des initiatives structurantes pour le mouvement de l’économie sociale comme celle de nous doter d’un Fonds de Fonds. Ce véhicule sera en mesure d’assurer le développement de fonds d’investissement novateurs tout en propulsant ceux existants, et ce, avec une sensibilité pour rejoindre les groupes méritant l’équité.
En tant qu’acteurs de la finance solidaire, nous sommes aux premières loges pour apprécier tout le potentiel de développement de l’économie sociale. Nous finançons des projets arrimés et concertés en étroite relation avec leur milieu, qu’il s’agisse de valorisation du territoire ou de ressources locales, de services de proximité, de développement culturel, de préservation environnementale ou d’immobilier collectif.
Les initiatives présentées au Sommet témoignent avec éloquence des foyers de développement que nous pouvons soutenir, que nous voulons soutenir. En ciblant les créneaux porteurs, nous serons en mesure de bonifier les sources de capitaux disponibles et les outils financiers nécessaires pour voir le modèle d’entreprises collectives se répandre.
Ensemble, poursuivons la construction d’une finance durable pour un avenir plus solidaire, inclusive et équitable.
